top of page

À l image de l'intelligence artificielle nous sommes des bigs datas.

Mais contrairement à cette fonctionnalité parfaite, nous sommes sous l'emprise d'une mémoire émotionnelle où l’expérience de nos organes perturbe cette mise en action de ces données. Nous sommes, à la différence de cette mémoire synthétique, soumis à l'à peu prés. Et c'est dans cet à peu prés que se glisse notre vie. Notre corps fonctionne de manière consciente et inconsciente. C'est là que remontent à la surface de notre être, nos souvenirs choisis par nos émotions, nos névroses, nos traumatismes, nos expériences à la fois heureuses et malheureuses.

 

Ce ''big data de ma conscience" est construit autour d'une éducation qui repose sur mon origine social, mon genre et l'appartenance à une civilisation construite en partie sur le système patriarcal. Est ce que, par ma peinture, je le prolonge ? J 'en prends le risque, quitte à être jugé comme moralement discutable par la nouvelle génération. Mais c'est ainsi. Je ne puis échapper à ce que je suis.

Ma peinture, par le jeu de la mémoire et de la partie autonome de notre organisme - je veux parler ici de nos intestins, reins, foie et autres humeurs - altèrent nos décisions. De ce fait, ma création est incertaine.

Mon travail est dans cet d'à peu prés, même dans la mise en œuvre du tableau. Accidents du geste , matière picturale fuyante. Le but initial n'est jamais atteint. Mais il se déplace. Et se donne à voir à travers des tableaux non prévus.

 

Ces nues qui sont la base de mes tableaux : d'où proviennent il ? Quel est ce fétichisme du corps ?
 

Le peintre est un voyeur qui se sait à son tour observer.
Il faut du courage ou de l'inconscience pour se montrer ainsi dans une trouble vérité.

Je peins avec conviction dans un engagement des sentiments. De tout ce qui constitue mon être.

Vais-je au bout des choses ?
Ai je honte à me montrer ainsi ?

PXL_20221213_114139307.jpg
atelier, Léda

La peinture le permet car elle impose une distance.



Je tente d’emmener le regardeur vers un ailleurs. Je peins de véritables personnes : membres de ma famille, amies. Je ne les trompe pas dans ma relation avec eux : c'est un travail commun.

 

Mais plane au dessus de ma tête cette crainte d'aller trop loin.
Le fait d' incorporer leur corps dans mon univers peut les emmener vers une étrangeté ambiguë.

A moi de prendre ce risque.

bottom of page